lundi 23 mars 2015

DE LA CARRETERA AUSTRAL A LA REGION DES LACS ARGENTINS

http://www.cordillere-andes.com/wp-content/uploads/2011/08/route_carretera-austral.pdf

notre trajet

Nous quittons  El Calafate (AR) le 31 janvier 2015 direction la Carretera Austral au Chili, un autre but de notre voyage. Nous devons pour cela traverser la Cordillière une première fois.

Quelques centaines de km sur la route 40 avec des tronçons de ripio (piste graveleuse) très cassants... Dur pour la machine. Le paysage est assez désertique avec toujours en toile de fond les sommets enneigés de la Cordillière.




Enfin le Paso Robellos est en vue... environ 200 km de "route" de montagne, trous, bosses, descentes vertigineuses, canyons étroits mais pas un m2 d'asphalte...La moyenne horaire ne dépasse pas beaucoup les 30 km/h..



Si la route est dure, les paysages sont magnifiques...





Nous avons eu le bonheur de trouver en chemin un endroit aménagé pour passer la nuit, une indication qui nous avait été donnée par un australien croisé au début du passage.






Puis c'est l'arrivée à COCHRANE qui sera le début de notre remontée.

La Carretera Austral est une oeuvre gigantesque réalisée par Pinochet dès le début de son "règne" pour relier le sud du Chili sans être obligé de passer par l'Argentine. Cette région hostile formée de glaciers, de lacs, de fjords, de volcans, de forêts primaires est une véritable région de pionniers. 

Sa construction est une réalisation monumentale. Elle est encore aujourd'hui un chemin pierreux, peu large, traversant une grande quantités de parc nationaux. Mais les travaux gigantesques continuent et bientôt elle sera asphaltée, permettant au tourisme de masse de profiter de cette superbe région. Pour l'heure, il faut faire avec... Le Toy à de nouveau beaucoup souffert, nos reins aussi. 

C'est le terrain des "sportifs de l'extrême". Incroyable le nombre de cyclistes du monde entier croisés... et des aventuriers qui ont le temps.

Les infrastructures sont par conséquent simples et rustiques...   Mais quel charme...





La référence à Pinochet a été gommée, mais nous avons retrouvé un dernier vestige...






Des villages de bûcherons essentiellement.


Des glaciers suspendus au dessus de la route

Des fjords

PUYUHUAPI
C'est dans cet endroit superbe que nous retrouvons, le 7 février, par le plus grand des hasards nos amis cyclistes Jean et Angélique, que nous avions rencontrés sur la côte Atlantique de l'Argentine en décembre dernier. Quel courage, leur objectif en 6 mois : BUENOS-AIRES - USHUAIA - SANTIAGO... 68 et 65 ans...Sur une drôle de machine tandem....

Nous nous garons par hasard à 10 m de leur installation... Il ne nous faudra que quelques minutes pour nous rencontrer et organiser une petite sortie resto pour fêter nos retrouvailles. 

Décision est vite prise de les aider un peu en les allégeant de leurs bagages, près de 70 kg sur le vélo..., sur quelques étapes pour passer ces terribles chemins.

Pour les intéressés, je pense à quelques amis cyclistes, qui adorent les grands espaces...
Leurs aventures sont sur leur compte facebook : jeangarcialorca@orange.fr 


Que les paysages sont beaux...




Mais que la route est dure...

Pour Jean et Angélique, parfois des km à pousser le vélo, dans les côtes très raides ou comme ici dans des endroits non damés.

Nous aurons parcouru plus de 1000 km sur cette route.


Le 12 février nous arrivons à CHAITEN qui sera notre point d'embarquement pour l’Île de CHILOE.


Le volcan Chaiten qui a détruit la ville du même nom en 2008, continue de fumer.

Les volcans au Chili ! 150 considérés comme actifs sur 2085 en tout...



Fumerolles au dessus du Chaiten

Nous profitons de l'attente du ferry, un par semaine, pour nous promener dans le parc PUMALIN. C'est la plus grande réserve naturelle privée du monde. 300 000 ha s'étendant du Pacifique à la frontière argentine. Lieu superbe : forêts dégoulinant d'humidité, des montagnes inviolées, des lacs, des cascades, des glaciers...  Nous trouvons ici des endroits magiques pour poser notre camp et passer la nuit sous un ciel merveilleusement étoilé sans aucune pollution lumineuse. 








Samedi 14 février départ pour Castro sur CHILOE





Un petit clin d'oeil à Angélique et Jean sur le même bateau.


Chiloé compte parmi ses particularités de posséder encore aujourd'hui 150 églises dont 16 inscrites au Patrimoine Mondial. De jolies églises toutes en bois, souvent revêtues de tôles pour les protéger de l'humidité.

L'humidité : la Carretera est une région très pluvieuse, et Chiloé... Il y pleut généralement 6 jours sur 7... Les photos ne sont pas truquées, nous avons bénéficié d'un temps magnifique.



CASTRO et l'une des particularités de l'Ile :  ses maisons sur pilotis

Les églises







On y fait aussi la fête


Toujours des rodéos...



Des villages superbes

Une vue des hauteurs de SAN JUAN avec son chantier naval

Une petite balade dans San Juan



comme partout les sirènes alerte tsunami




Cette Ile nous a enchantés par sa douceur, ses paysages. Nous la quittons le 18/02 pour rejoindre PUERTO MONTT par un nouveau ferry et continuons vers la superbe Puerto Varas. Nous contournons le lac Llanquihue pour découvrir la vue sur le volcan Osorno avant de traverser à nouveau la Cordillière vers l'Argentine par le Paso Cardenal Semoré.


Le volcan Osorno et son éternel ruban de nuages



Encore une splendide traversée de la Cordillière... Mais quelle montée, je pense à nos amis cyclistes qui doivent être quelque part derrière nous...

Les paysages sont magnifiques 







Nous nous installons à Villa La Angostura avant de remonter la très belle route des 7 lacs.

Nous commençons notre visite par le parc des Arrayanes, ces arbustes qui dans cette région particulière, bénéficiant d'un micro climat, se sont élevés jusqu'à 30 m de haut et forment une forêt unique au monde. La couleur cannelle des troncs est remarquable.





Sur les conseils de Javier, le frère de David (Buenos-Aires) nous nous dirigeons vers Villa Traful au bord d'un magnifique lac, dans le NP Nahuel Huapi.


La plage sous notre fenêtre, nous resterons 2 nuits...







Un passage rapide à San Carlos de Bariloche pour changer un peu de monnaie... Jolie ville, un peu grande et surtout trop touristique. Le plus grand centre de ski d'Argentine.
Vue de San Carlos de Bariloche de l'autre côté du lac
Retour à Villa La Angostura et nuit dans le très bel environnement de  Puerto Manzano  

Et commence le tour des lacs...


Nous ne quittons plus nos amis cyclistes en ce moment, nos routes se rejoignent sans cesse, nous arrivons ensemble à San Martin de Los Andes. Arrêtés sur le bord de la route à l'entrée de la ville, nous rencontrons Guy, un Français, qui vit depuis 14 ans ici et qui très spontanément nous invite à le suivre chez lui...  Pour un drink qui sera suivi d'un déjeuner... Encore une rencontre extraordinaire. La qualité de l'accueil, le raffinement du décor de la maison de Françoise et Guy et leur gentillesse nous ont émerveillés.

San Martin est certainement la plus jolie cité que nous ayons vu dans cette région, nous comprenons qu'ils l'aient choisie pour s'expatrier. 
San Martin De Los Andes


Le lendemain Françoise et Guy nous ont fait découvrir le superbe "Café Quechquina" de leur amie Jeannine, pour un déjeuner bucolique au milieu de nulle part.





Suivi d'un asado préparé au bord du  lac Lacar par leur ami Toto et sa petite famille.
Endroit unique très difficile d'accès, donc peu fréquenté, en plein territoire Mapuche.
Que du bonheur. 





Nous les quitterons le lendemain persuadés que nous les retrouverons un jour, peut-être cet été à Paris?

Puis nous continuons notre route vers Junin de Los Andes où nous sommes accueillis par Javier et sa famille. 
Javier est biologiste et travaille dans le National Parc LANIN. Il s'occupe principalement de l'étude de la préservation d'une espèce d' Araucarias endémiques.
Sur son conseil nous irons passer 2 nuits au pied du volcan LANIN  à la frontière avec le Chili, avant de rejoindre PUCON, centre de la région des lacs chiliens. 

Javier et sa petite famille

Le volcan Lanin

Le même avec un araucaria...

Petit concert improvisé par les  Mapuches de la région


Et danse...


Environnement simple mais festif

une dernière vue
Et puis BOUM ! à 3 h du matin le 3 mars le volcan Villarica, voisin du nôtre explose... Une gerbe de feu de 3 km de hauteur  provoque l'évacuation de 3000 personnes à  PUCON, mais aussi la fermeture de la frontière... Devant notre nez. Pas de PUCON.



Une petite vue de la flamme (prise dans le journal) et de notre Toy recouvert de granules noires.
Nous avions seulement cru la nuit qu'il pleuvait...

Cette fois-ci nous étions pile à l'heure. Habituellement nous passions toujours avant les catastrophes... Christchurch en NZ avant le tremblement de terre, Brisbane en Australie avant qu'elle ne soit submergée par les eaux... Mais là PILE, sachant qu'au moment où nous écrivons ces lignes nous sommes arrivés à Valparaiso après avoir été déviés, car un incendie gigantesque sur les collines de la ville a nécessité l'évacuation de 6000 personnes... Pile...

Photo du Toy sous sa couverture noire

Pas le choix... Nous embarquons Jean et Angélique, le vélo et les bagages, pour revenir sur nos pas, emprunter à nouveau la Ruta 40 et rechercher quelques 400 km plus haut un nouveau passage vers le CHILI.
Une cellule bien chargée...
Passage de la frontière par le Paso Pino Hachado où nous pouvons apercevoir de magnifiques araucarias-parapluie.



Nous poursuivrons jusqu'à Lonquimay. Le lendemain après un nouvel au-revoir à Angélique et Jean nous remontons jusqu'à Conception, la seconde ville du Chil. L'ancienne capitale avant que les Espagnols ne décident de l'abandonner aux Mapuches, terribles guerriers qu'ils n'arrivaient pas à vaincre...

Notre mois de mars ressemblera plus à des vacances. Nous mettrons le Toy en gardiennage et nous projetons de passer quelques jours à Valparaiso et sa région, puis 6 jours à Santiago et un envol pour l'Ile de Pâques du 23 au 28 mars.