mercredi 24 décembre 2014

DESCENTE VERS USHUAIA


Nous sommes le 23 décembre 2014, arrivée à Villa Rada Tilly sur la côte Atlantique de la Patagonie.
7500 km depuis notre départ de Montevideo.                                                                                            
Le temps d'un petit break, et d'un retour en arrière..               .                                                                

Sur la route d'Iguaçu, on ne pouvait manquer le petit village de Yapeyu, lieu de naissance de SAN    MARTIN El  Libertador des Amériques...  Qui est mort à Boulogne-Sur-Mer... Ainsi dans quasiment toutes  les bourgades, villes ou villages, on trouve la rue de Boulogne-Sur-Mer...                                                                                                                                    



Un grand lieu de l'histoire de l'Argentine 
Bâtiment musée contenant les restes de la maison où San Martin est né

Ce qu'il reste de sa maison...

Nous remontons ensuite dans la région des "Reducciones". Ce sont des édifices construits par les jésuites pour rassembler les Indiens Guarani, les éduquer, mais aussi les évangéliser. Cette initiative est née de la prise de conscience par les jésuites des conditions terribles qu'infligeaient aux Indiens les colons espagnols. On trouve des vestiges de ces constructions dans une        large bande depuis le sud du Brésil, le nord-est de l'Argentine et le Paraguay.                                                                                      

Ruines de San Ignacio Mini

 Les "fameuses chutes" d'Iguacù





Ce gros rongeur est un COATI qui se régale des restes des touristes...





Juliana et Luis, artisans voyageurs colombiens qui nous attendent à Bogota

Site des "Tres Fronteras"...

Vue du Parana qui à cet endroit sépare les 3 pays.
Nous passons la frontière du Paraguay à Ciudad Del Este pour rejoindre Ascuncion.
 Pour le premier bivouac ce sera une station service, un peu sur nos gardes...

Basilique de Caacupé, un des plus grands sites religieux du pays

Remarquable respect de l'Indien, à gauche, pour les icônes chrétiennes...

D'énormes croix comme celle-ci au détour des routes et à l'entrée des villes...

Sans commentaire

Beaucoup de couleurs dans la ville de San Lorenzo en banlieue d'Asuncion

Et la police...

S'il y a une chose qui nous a le plus surpris au Paraguay c'est l'importance des forces de police.
Sur les 500 km qui séparent la frontière de Asuncion,  nous rencontrons un poste de contrôle tous les 5 à 10 km... Toujours 2 fois 2 policiers avec bien sur 2 super 4x4 flambants neufs... Ils ne nous ont pas arrêté souvent, 2 ou 3 fois par curiosité sans plus d’inquisition... Si ce pays est pauvre il a les         moyens d'entretenir une telle force !                                                                                                                           



Notre première vision d'Asuncion sera marquée par une grande manifestation devant le palais du gouvernement... Rassurant... On peut s'exprimer...                                                                              

Le luxe des bâtiments officiels





côtoie un immense bidonville...en plein centre ville. Des milliers de baraques de tous ordre...


Nous poursuivons notre route vers Encarnacion, la deuxième plus grande ville située au sud du pays et qui forme la frontière avec l'Argentine.    
C'est l'occasion d'un bivouac sympathique près d'une rivière à Villa Florida. Site décrit sur la carte comme station balnéaire ! Depuis la route principale une piste défoncée nous emmène sur plus de 5 km vers un "camp" complètement désert...                                                                                                            



En chemin, un mémorial Guarani



Une chose remarquable au Paraguay c'est le complet bilinguisme guarani-espagnol, vestige de l'époque des jésuites.



Lorsque nous arrivons à Encarnacion, avant de chercher un site pour notre camp nous décidons de visiter "l'Hôtel TIROL" dont notre guide nous informe qu'il était un des plus prestigieux de la région, le préféré du roi d'Espagne Juan Carlos I...                                         
Accueil sympathique, invitation à visiter... Une cinquantaine de pavillons, 4 piscines, un tennis, un parc de 200 ha...
Mais pas un client...Ce n'est pas la saison ?
A la fin de notre petite visite, nous rencontrons les propriétaires de ce domaine. Un belge, marié à une allemande, qui nous explique que son père à créé ce domaine dans les années 1950 et qu'il en a pris la succession. Lui-même est né au Paraguay. Heureux de voir des Européens il nous propose de nous installer là et de bénéficier des commodités : piscines, douches, wi-fi, restaurant...
Tout ce domaine pour nous seuls... Nous restons 4 jours... un petit peu de douceur sur cette dure route... 

Une des piscines

Un aperçu du parc qui entoure l'hôtel

des couleurs

des fleurs

Et aussi un petit lieu de prière... cela ne peut pas faire de mal


Notre luxueux camp se trouvait au cœur des "Missiones paraguayennes et nous avons visité : Jésùs et Trinidad..






Retour en Argentine... Frontière à Posadas, ville soeur d'Encarnacion avec en commun une très grande avenue bordant le fleuve frontière PARANA.

Nous nous dirigeons vers une très importante zone humide, immense réserve animalière , ESTEROS DEL IBERA.

Bien sûr comme souvent ici, cela se mérite... 120 km de piste par l'accès nord et la même distance pour en sortir par le sud... Et quelle piste ! Mais des rencontres...


Des gauchos

menant leur troupeau

des Estancias

Et même un caïman sur la piste......
Puis nous arrivons à Carlos Pellegrini,  un très joli camp au bord de la lagune. Mais toujours seuls !
Y-a-t-il quelques touristes dans ce pays ?

Le temps est beau et nous prenons plaisir à effectuer, dès l'aube, une petite visite en barque dans cet immense marais.

Un cerf des marais




Le carpincho, le plus gros rongeur du monde




Pas facile dans cet environnement de garder l'oeil sur ses petits...

Le caïman veille sur toute cette activité qui va lui fournir son petit breakfast...

Nous continuons vers MERCEDES et sommes intrigués sur la route par un "fatras" de baraques aux couleurs vives. C'est le sanctuaire de "GAUCHITO GIL" Une sorte de Robin des Bois argentin qui dépouillait les riches pour donner aux pauvres... On peut trouver dans tout le pays des petits sites sur le bord des routes constitués de croix, offrandes, drapeaux rouges destinés à cette Icône.
Très visité, cet endroit nous offre un peu de dépaysement... 



Et aussi l'occasion d'un ASADO...
Ensuite nous descendons en longeant le PARANA, le 2ème plus grand fleuve d'Amérique du Sud. Direction de Buenos Aires à la recherche d'un spécialiste pour réparer les petits problèmes techniques du Toy et notamment la fenêtre forcée durant le shipping...  
Une vue du PARANA, presque- mer en Guarani
Pas grand chose à retenir de cette descente sauf la majesté du fleuve et les aménagements des villes toutes tournées vers l'eau. La Paz et le camping au milieu de grands eucalyptus très odorants, Villa Urquiza et sa plage, Parana, Santa Fé, Rosario...
Toujours le foot... même dans les piscines...
Avant d'arriver à Buenos Aires, un petit stop à San Antonio de Areco. Ville réputée pour son passé gaucho. Et surprise, le festival "de la Tradicion gaucho" réputé dans tout le pays, a été retardé par de fortes inondations et va avoir lieu le weekend prochain. Nous décidons d'y assister et restons là 5 jours...                                                                                                                                               

Et c'est bien sûr l'occasion de nouvelles rencontres :

Préparation d'un poisson pêché par Jhon





Margaux, Jhon et Tiziano

Margaux  a vécu en France dans ses jeunes années et a suivi son père argentin au décès de sa mère.
Elle conserve quelques attaches en France et s'y rend régulièrement. Occasion de parler français...

Bertrand Mahé, un breton photographe exilé qui tient une pulpéria avec son épouse argentine devant le musée. Occasion de voir les gauchos arriver à cette pulpéria à cheval comme au bon vieux temps.

Un reporter pour France Télévisions, de passage ici pour rencontrer les éleveurs de chevaux en vue d'un documentaire sur la plus grande manifestation de Polo mondiale, qui aura lieu le 6 décembre à San Isidro, près de Buenos Aires.

Quelques images de la fête de la Tradicion... De beaux costumes gauchos. A croire que chacun ici possède sa tenue... Des chevaux, des danses folkloriques, des rodéos... Et naturellement des parillas dans tous les coins pour les asados...







Juan nous invite à poser notre Toy dans son jardin et nous présente sa famille... Charmant accueil.



Dimanche 30/11/14 départ pour TIGRE où  Alfredo, rencontré à Montévidéo s'est occupé de trouver une entreprise et nous a pris un rendez-vous lundi matin. 

Arrivés à Pacheco, difficile de se perdre. Juan Carlos nous voit sortir notre carte et se propose illico de nous guider. En tant que grand fan de Landcruisers, il a été attiré par notre Toy.
Il nous propose de planter notre camp devant chez lui en attendant le rendez-vous du lundi.
Occasion de passer une bonne soirée à déguster les plats préparés par Juan Carlos himself. 


Juan Carlos et sa petite famille


Le Toy de Juan Carlos, petit frère du nôtre...
Au déjeuner Melania et David nous rejoignent de Pilar et nous invitent à un succulent lunch à l'Hippodrome de San Isidro. Encore un bon moment.                                                                                                          
Les réparations étant effectuées par un excellent professionnel, nous décidons de traverser Buenos Aires et son dédale de périphériques pour descendre vers les plages du sud à 400 km de là. Après une nuit "station service" nous atteignons PINAMAR. Beau temps, baignade, un camp devant la plage de Valeria del Mar...
Nous stationnons 2 nuits avant d'être invités gentiment par la police locale à trouver un autre endroit.

Pas de problème, nous rencontrons Elena, accompagnée de sa tante Lygia, qui nous propose de venir à CARILO dans le jardin de ses parents qui y possèdent une charmante villa. 

Nous y resterons 3 nuits... Un peu de vacances, Elena nous fait visiter les environs et bien sûr chaque soir on chauffe la parilla...
Merveilleux accueil, nous ne l'oublierons pas.
Plage de Valeria del Mar 
C'est quand même mieux dans un jardin clos...

Asado en famille

Horacio le Maître de maison, roi de la parilla

Dimanche 7/12/14 départ vers l'intérieur des terres pour visiter Tandil et éviter Mar del Plata, cette grande station touristique dont on ne nous vante pas les charmes.
Les paysages changent, nous quittons un peu la monotone pampa verte et humide pour des collines et des bois. Tandil est célèbre pour ses salamis et charcuteries...On se fait un petit stock.

Nous continuons à descendre : Bahia Blanca, Fortin Mercédès, jusqu'àu balneario El Condor.
Nous y restons 2 jours. De longues plages désertes, des milliers de "perroquets" qui nous réveillent à 5 h en survolant la région dans un caquètement assourdissant.

35 000 nids actifs dans les falaises, disent-ils, plus de 100 000 petits perroquets dans le ciel et même pas capable de prendre une photo valable...





Nous poursuivons notre route vers San Antonio del Este par une piste qui, longeant la mer s'étire sur plus de 200 km. Pas toujours facile mais qui nous permet de découvrir de superbes paysages.



Hasard des rencontres : nous doublons sur cette piste un couple sur un vélo tandem-couché semblant peiner dans le sable de la piste. Nous les doublons, faisons un petit signe par la fenêtre en pensant qu'il faut énormément de courage pour parcourir tous ces km à vélo.
Mais 300 m plus loin nous apercevons un autre couple en vélo qui nous fait signe de stopper...Ce sont 2 italiens qui nous expliquent qu'ils ont rencontré un couple de français, ceux que nous venons de doubler, et qu'ils font un bout de trajet ensemble.
Ils sont un peu découragés, on leur a indiqué la beauté de ce circuit en omettant de leur dire combien ce serait difficile de le faire en vélo. 
Les français nous rejoignent... Un sympathique couple du midi, heureux de nous voir arrêtés. Ils avaient essayé de nous faire signe quand ils ont vu notre Tour Eiffel, mais avec le nuage de poussière déplacé, nous n'avions rien vu !

Nous échangeons un peu sur le voyage, examinons nos cartes pour trouver un raccourci qui les remettrait sur une route goudronnée et nous nous quittons sur un "bon voyage"...

Quelques km plus loin nous nous apercevons qu'il y a plusieurs intersections et qu'il ne leur sera peut-être pas facile de trouver le bon chemin.

Nous faisons demi-tour pour les retrouver et leur proposons de transporter leurs bagages, environ 70 kg par vélo, afin de leur permettre de mieux rouler et les attendre à l'intersection de la route principale.

Nous restons avec eux pour la nuit en apprécions le dîner préparé par notre chef italien Antonio.
Soirée sympa. 


Antonio, Giada, Jean et Angélique

Cette fois-ci ils repartent....
Nous poursuivons jusqu'à Puerto Madryn sur la péninsule VALDES.
Ce sanctuaire protégé, élu par l'UNESCO, est un lieu important de reproduction des baleines.
Pendant une partie de l'année on les voit s'ébattre dans la baie pour leurs amours, puis pour les premières sorties de leurs petits avant de rejoindre la haute mer.
Nous arrivons trop tard... Elles se sont déjà éloignées et il faudrait prendre un bateau à touristes pour les retrouver plus loin. Nous connaissons ce spectacle pour l'avoir vécu en Australie. Nous passons.

Le tour de la péninsule est un superbe moment : des paysages magnifiques, des rencontres avec les éléphants  de mer, pingouins de Magellan, les populations de guanacos, ces sortes de lama proches de nos bambis, les nandous, une sorte d'autruche très rapide, craintive donc difficile à photographier...



Puerto Piramides



















Un stop à Rawson, Playa Union. Une visite à Gaiman, authentique village gallois célèbre pour ses salons de thé dont l'un d'eux, le Ty Té Caerdydd  s'enorgueillit d'avoir reçu la princesse Diana en 1995... Charmant établissement dans un écrin de verdure.





Direction Camarones. Cette région de Patagonie Atlantique est magnifique. Elle déroule de superbes paysages le long de la côte. Nous restons 2 nuits sur des plages seuls au monde.




Direction Villa Rada Tilly près de Comodoro Rivadavia, capitale du pétrole argentin.
Nous empruntons sur plus de 200 km la piste qui sépare Camarones de Comodoro...
Cette fois-ci ce sont les barrières qui nous ont retardés... Toutes les estancias ont barré la piste pour empêcher le bétail de transiter et il faut tous les 5 à 10 km descendre, ouvrir et refermer ces foutues barrières...













Sauf la dernière : un cadenas, nous sommes arrivés au bout. La journée a été rude avec cette piste. Nous décidons de nous installer devant la porte pour la nuit.                                                                   
A peine 5 minutes plus tard nous voyons arriver le propriétaire des lieux en 4x4 qui s'inquiète de voir arriver des étrangers si près de son territoire. Est-ce peut-être la possibilité de visiter une Estancia ? De plus bordant la mer avec une plage privée de plusieurs km ! Que nenni ! Un peu rassuré le fermier discute 10 minutes avec nous barrière fermée... A peine nous propose-t-il de l'ouvrir pour que nous soyons à l'intérieur de sa propriété... Un côté ou l'autre de la clôture quel intérêt ? Nous déclinons et nous nous quittons sur un grand signe de la main...
Quelle vie pour ces fermiers... Faire ses courses dans la ville la plus proche : 100 km. Et puis le mouton ne paie plus... Il n'en a d'ailleurs plus beaucoup, seulement 2000... Ses enfants ne reprendront pas cette propriété qu'avait construit son père dans les années 1930. Tout fout le camp...


Barrière close...

Voila, aujourd'hui un peu de repos dans un camping correct, ce qui est une exception. Les infrastructures de ce pays reflètent bien les crises que les Argentins n'arrêtent pas de subir depuis le début des années 2000.
Nous avons traversé beaucoup de paysages différents des régions sub-tropicales du nord à la pampa verte de la plata, les steppes buissonnantes de la patagonie...
Nous avons découvert le vent de la Patagonie... On peut le lire, il faut le vivre... Une partie du trajet en vent de face nous voyait rouler à 50 km/h sans possibilité de faire mieux.
Le vent de la terre est chaud, celui de la mer est glacé et cela change constamment.
Nous sommes à 1800 km de Buenos Aires et à 1300 km d'Ushuaia...
Dans 2 jours c'est Noêl... Pas envie de reprendre la route tout de suite...
Un petit coup de mou... Que fait-on ici ? Que recherchons-nous ? Que faudra-t-il encore supporter pour continuer ce voyage ? Jusqu'où ?
Quelques questions existentielles ...