mercredi 16 juin 2010

LE CENTRE ROUGE




Les Douze Apôtres sur la Great Ocean Road

16 avril 2010 : nous quittons Melbourne pour rejoindre le Queensland, près de 6000 km…
Nous commençons par la Great Ocean Road, un des sites touristiques le plus visité d’Australie. Une magnifique côte très découpée, longée du haut de la falaise. Le temps n’est plus au top, nous entrons dans l’hiver, de grandes rafales de vent soulèvent d’énormes vagues : superbe.
Très touristique disais-je… Avec ses inconvénients : je prends mon premier excès de vitesse… J’avais presque oublié ce que c’était ! Comme autour de Paris les panneaux changent sans arrêt… 60 – 45 – 80 … Bref 150 dollars + 1 point…
Cette visite ne nous laissera pas la plus grande impression, mais il y a tellement de beaux sites qu’il est difficile de les superposer et de les comparer.


Tout est bon pour avoir une vue sur mer…





Comme souvent dit : les australiens sont les rois du camping… Ils arrivent super équipés et s’installent comme chez eux. Celui-ci avait même amené sa tronçonneuse pour la flambée du soir…
Un peu plus bruyant que la hache…






Cette région est aussi connue pour ses forêts d’eucalyptus et nous espérions bien y trouver des koalas « dans la vraie vie ».
Nous avons été gâtés, en nous arrêtant dans une aire de camping, calme et ensoleillée. Nous choisissons l’arbre qui nous amènera la meilleure ombre et nous installons.
Je lève la tête et aperçois cette magnifique petite « peluche » bien calée dans les branches en train de « faire un somme » entre 2 repas…
Pas du tout intimidé. Quelle agréable compagnie.












Une des vues de la « Great Ocean Road », le site des « Douze Apôtres », assez majestueux.




Nous continuons notre route vers Adélaïde avec pour objectif la visite de Mont Gambier :
Une jolie cité bâtie sur les flancs d’un volcan éteint.
Une route surplombe 3 cratères dont 2 sont occupés par des lacs.
Le plus intéressant, le Lac Bleu, prend une couleur bleu saphir, sans que personne ne puisse l’expliquer. Etonnant.
Une oasis de verdure : des parcs, des circuits de randonnées, des pistes cyclables, tout pour passer un séjour agréable…









Le Valley Lake qui lui est vert…





L’Humpherston Sinkhole : une cavité provoquée par un effondrement lors d’une activité volcanique. Maintenant aménagée en jardin paysager où l’on peut se balader. En soirée on peut y faire un barbecue, nourrir les opossums et regarder l’eau ruisseler le long des parois de calcaire… romantique à souhait.





Nous passons quelques jours à Adélaïde pour la deuxième fois, avant d’attaquer le « Centre Rouge » au milieu de l’ Australie. Nous nous préparons mentalement à de grandes traversées de déserts, à souffrir de la chaleur, à être ennuyé par les mouches…
Que nenni… C’est la meilleure saison pour le visiter. Le soleil va nous accompagner tout le temps, rendant les paysages rouges fantastiques, une température autour de 26 degrés idéale.

Une de nos étapes sera Coober Pedy : déjà 2000 km depuis Melbourne…
Surprenant est un mot faible pour parler de l’impression à l’arrivée ici…
C’est la capitale australienne, sinon mondiale de l’opale. Plus de 250 000 puits de mine dans la ville et ses alentours…
De plus pour se protéger des rigueurs du climat : + de 50 degrés l’été et des nuits terriblement froides en hiver, la plus grande partie de la population a adopté un mode de vie troglodyte…
Tout se trouve sous terre : les hôtels, les églises…
Mais que de poussière…




































Et ce rappel des personnages inoubliables du film « Priscilla, folle du désert » tourné près d’ici dans le « Castle » des Breakways qui se trouvent à une trentaine de kms…




C’est aussi un lieu où l’on peut croiser la « dog fence », une clôture anti-dingo. Ces chiens qui, redevenus sauvages, égorgent les moutons.
Cette clôture de plus de 5000 km, démarre dans le Queensland au dessus de Brisbane, passe par le Centre et redescend jusqu’à la « Nullarbor Plain » dans le sud, pour protéger les élevages du grand territoire sud-est…





Le Castle : formation rocheuse ocre et blanche située au milieu d’une impressionnante plaine désertique, l’étrange « Moon Plain ».



























Sur la route vers ULURU nous apercevons cette impressionnante formation rouge… Serions nous arrivés ? Non, il s’agit du Mont Conner.








Et enfin ULURU
Véritable emblème de l’Australie, le rocher d’Uluru mesure 3,6 km de long et s’élève à 348 m au dessus du plateau qu’est cette immense région, lui-même à plus de 500 m d’altitude.
On estime que la partie visible ne représente qu’un tiers de cette masse.
Site sacré pour les aborigènes, il est demandé aux touristes de ne pas l’escalader… mais chaque guide de voyage vous indique le meilleur moyen de le faire…










Manque de bol !!! Le seul jour nuageux nous a empêché de saisir les magnifiques ocres légendaires du soleil couchant…





A une trentaine de km d’Uluru une autre curiosité « les Monts Olga » Kata Tjuta.
















Juste une anecdote : installés dans le camping près d’Uluru nous avons pu voir un de ces grands « dingo » à la recherche de nourriture dans le campement même, faisant parcourir un frisson dans le dos de tous ceux qu’il croisait…Pas eu le temps de sortir l’appareil photo...

Autre observation : j’avais remarqué que les cadavres de kangourous qui jonchent les routes, comportaient quelquefois des « plumes » ?
Explication :









Des aigles tellement affairés à leur besogne de charognard ne se soucient pas de la circulation…
Il a fallu klaxonner et insister pour qu’il daigne nous laisser la voie libre…






Tout en nous regardant d’un œil méchant et ne s’éloignant pas beaucoup de sa proie…




Amusant aussi de croiser des troupeaux de dromadaires… descendant d’ancêtres, importés d’Arabie et relâchés dans la nature.



Paysages de la région d’Alice Springs




Quand le ciel est clair, soit la majorité du temps, les couchers de soleil nous offrent des images aux couleurs extraordinaires.




Après Uluru nous avons décidé de nous lancer une nouvelle fois dans l’aventure de quitter les routes goudronnées. Nous rejoindrons King’s Canyon par la Mereenie Loop Road : une de ces tracks réservées aux 4x4 qui nous amènera ensuite à Alice Springs. Environ 350 km de solitude, dans des paysages superbes slalomant entre les trous, les bosses et les pièges de sable…















Un grand rituel du « nowhere » : chaque voyageur empruntant la voie laisse un souvenir de son passage sur cet arbre mort…










Et puis pour en « rajouter » un peu, nous décidons d’aller jusqu’à Palm Valley… Bien sûr le panneau de mise en garde a retenu notre attention : 3 heures pour 22 km !!! Mais que faut-il pour nous arrêter maintenant ?









Nous comprenons vite que nous empruntons le lit de la rivière, avec des passages fréquents d’eau à environ 80 cm ou 1m de hauteur, mais pas de problème majeur, le fond est bon…
Sauf parfois des passages en sable mou un peu plus difficiles à négocier… Jusqu’à la faute : pour éviter une grosse pierre, roulant peut-être un peu vite ? j’ai envoyé le Toy dans un accotement au sable mou profond où le châssis s’est carrément « posé ».
Bon ! on est au milieu de nulle part, seuls au monde… Pas de panique, on sort la pelle et on va essayer de se dégager…





Et bien, même au milieu de nulle part, il y a toujours quelqu’un pour s’arrêter et vous aider… Ici c’est un couple de français, habitués aux déserts car ayant habité en Lybie, qui guidera les opérations…


Enlèvement de quelques m3 de sable, quelques pierres sous les roues et : sorti du premier coup…



Nous rejoignons Alice Springs, une assez jolie cité mais où le spectacle des aborigènes, en grand nombre, déambulant dans les rues, traînant aux portes des supermarchés, en groupes, est un peu pénible à supporter.
Difficile de comprendre la relation ou le manque de relations entre les australiens blancs « importés » et les aborigènes présents eux depuis, estime-t-on, 60 000 ans…
Quelle différence avec la Nouvelle Zélande où européens et maoris se fondent dans le même paysage et avec le même sentiment d’appartenance à leur nation…



Après Alice nous continuons notre remontée vers le nord jusqu’à Tennant Creek.
Au passage : les Devil’s Marbles, ces billes qui semblent avoir été jetées là… par le diable…








Nous passons le Tropique du Capricorne dans l’autre sens cette fois-ci. Nous avions commencé par le North Territory et y sommes revenus maintenant…
Quels splendides couchers de soleil sur le bush…






A partir de Tennant Creek, nous obliquons vers l’est pour rejoindre le Queensland…
Tout le monde connaît bien la côte est tropicale et sa Grande Barrière de Corail, mais le Queensland 4 fois grand comme la France, est aussi un très grand territoire d’élevage, une grande campagne avec des exploitations, dont certaines, dixit le Lonely Planet, peuvent avoir la taille… de la Belgique…
Un vrai pays de « Cow-Boy », d’ailleurs il ne faudra pas que l’on rate un vrai rodéo…

On y trouve des bureaux de poste « très » polyvalents…




Les camions on retrouvé leur taille gigantesque… mieux vaut se garer…





Des cacatoès noirs, comme on va en voir des nuées sur la côte, voisinant leur cousins aussi blancs qu’eux sont noirs.





Il va falloir s’habituer à l’ accent nasillard et les expressions des « Queenslanders »…









C’est également un territoire où comme ici on s’enorgueillit de pouvoir vous montrer des traces de la préhistoire, ou plus loin on vous dira que l’on y a vu des extra-terrestres…
Chaque village a son histoire, son terrain de camping, son pub, sa pompe à essence et essaie comme il le peut de retenir le touriste de passage, une nuit, 2…





Paysage de termitières…





Les camions qu’on croise le plus souvent sont des transports de bestiaux… Assez grands pour emmener « un troupeau entier ».




Puis c’est la côte… franchies les dernières montagnes, le paysage se transforme radicalement… Une magnificence tropicale s’étale devant nous… Immenses champs de canne à sucre, d’ananas, une côte bordée de cocotiers, de palétuviers, une exubérance de couleurs chatoyantes au sortir de la saison humide…
On ressent la bizarre impression « d’être arrivés » ! Rien n’avait été prémédité, mais ici on sent que c’est « pour nous ».




Arrivée le 6 mai à Townsville, puis remontée vers Cairns où nous restons quelques jours. Et enfin route jusqu’à Port Douglas où nous sommes bien installés aujourd’hui.
A notre arrivée le 24 mai, après quelques jours au camping, nous décidons de « rester ici ».
Nous recherchons un appartement, et le trouvons face à la 4 Mile Beach, à 5 mn à pied du centre ville. Notre nouvelle maison pour 3 mois…
Sûrs et certains que nous allons ici réparer tous nos bobos, ceux du Toy et se la couler douce, douce…
Un vrai appartement, avec 2 chambres, une superbe cuisine pour se préparer beaucoup de petits plats à déguster sur le balcon… Un magnifique jardin tropical, 2 splendides piscines, l’océan en face, un tennis sous la fenêtre…
Un grand écran plasma pour regarder la Coupe du Monde… Au moment où j’écris, la France vient de perdre assez lamentablement son deuxième match. Pire, elle alimente les ragots de la presse avec des histoires d’insultes, de solidarité mal placée, de boycott de l’entraînement public… qui font les choux gras de l’information et qui me ridiculisent un peu auprès de nos amis australiens qui n’y comprennent rien !
Et dire que je me suis levé 2 fois à 4 heures du mat pour voir ça !
Comment leur dire : que c’est aussi cela la France… Que généralement ils admirent…
Bref, laissons de côté ces ridicules sujets… Le dernier match sera sans moi ! Je ne suis plus solidaire dans le ridicule. Et me lever une nouvelle fois à 2 h du mat…

Bref disais-je : 20 000 km depuis notre départ de Darwin en novembre 2009, 52 000 km depuis notre départ de France il y a maintenant 2 ans - plus 5000 km en NZ … Nous fatiguons un peu… Nous avons l’impression que cela va un peu trop vite. Notre projet de rejoindre l’Amérique du Sud dès le mois d’août est disproportionné avec notre motivation actuelle !!!
Le fait que notre visa australien soit reconduit pour 1 an à notre retour de NZ le 13 avril dernier, nous permet de reconsidérer notre futur :
Nous pensons buller sous ce merveilleux climat : plage, pêche… jusqu’à la fin août, ensuite descendre vers Brisbane et Sydney, tranquillement -près de 3000 km- en longeant toute la côte avec de splendides endroits encore à découvrir…
Là, laisser le Toy sous bonne garde et prendre un avion pour Goa, en Inde, aux environs d’octobre-novembre pour y passer la « bonne saison »… Les amis que nous y avions laissé fin 2008 début 2009 nous attendent avec plaisir…
C’est un des endroits qui nous avaient le mieux plu dans la première partie de notre voyage… Et ce qui ne gâte rien « le coût de la vie idéal » pour les retraités que nous sommes.
Retour à Sydney vers mars 2011 et shipping certainement vers Santiago du Chili…