jeudi 21 août 2008

UN MOIS DE MONGOLIE


Jeudi 21 août 2008

Nous nous trouvons aujourd’hui à OLGIY au nord-ouest du pays à une centaine de km de la frontière russe. Repos car notre visa de transit ne démarrera que le 25.

Nous n’avons pas été prolixes en nouvelles, les conditions de communication dans ce grand pays sont très difficiles. Ce message ne sera accompagné d’aucune image, car l’Internet est trop lent… Au test 5mn par image… nous en avions sélectionnées environ 80… Ce sera pour un peu plus tard.

Depuis notre entrée en Mongolie nous avons parcouru environ 2500 km.

Nous nous sommes retrouvés durant plus de quinze jours sans tel ni Internet, souvent au milieu de nulle part, seuls, dans une nature aux paysages sauvages (et ce n’est rien de le dire) changeants mais avec une constante : l’impression de ne jamais retrouver sa route et de ne plus croiser aucun village…Brrr… de rester coincés dans un passage difficile, de casser le matériel…
Il faut dire que le mot route est ici abstrait… Un peu de macadam entre la frontière russe et Ulaan-Baataar, quelques km autour de la capitale et ensuite les pistes… Avec des niveaux de difficultés très variables… Quasiment aucun panneau indicateur… Boussole, GPS, instinct, observation de la nature : rivières, lacs, montagnes, déserts, et la bonne habitude des populations locales de situer la porte des gers au sud … et surtout l’expérience sont les atouts nécessaires pour entreprendre le voyage que nous réalisons. Et bien sûr à tout cela nous n’étions pas préparés…

Un grand pays, 3 fois la France, 3 millions d’habitants dont 1 million à Ulaan-Baataar… autant dire que le reste de la population se niche soit dans quelques petites villes ou isolée près d’un lac, d’une rivière, d’une forêt…

Notre première impression en arrivant le 27 juillet à la frontière mongole est faite de sourires, de gentillesse… nous quittons la rigueur russe et cela fait du bien… Les paysages changent aussitôt, apparaissent ces grandes collines rondes, vertes telles que vues dans tous les livres, les premières gers (yourtes) entourées de troupeaux nous donnent nos premières émotions…
Après une nuit passée dans cette nature nous arrivons dans la capitale. Les sensations sont également sympathiques : de la vie, du soleil, un hôtel correct, le Bistrot français avec sa terrasse, son menu (presque) comparable à ce que nous pouvons trouver à Paris, également lieu de rendez-vous des voyageurs et expatriés et Guy, le patron accueillant… Moments très agréables… Nous devrons rester ici une semaine, le temps de demander nos visas russes pour le transit et kazakhs pour la suite.
Nous retrouvons également un groupe croisé à Oulan-Oude qui a fait le trajet jusqu’en Mongolie avec 2 Renault 20 d’une trentaine d’années qu’ils laisseront à une organisation humanitaire… (http://www.nomadenostress.com/) et passons un bon moment.
Nous rencontrons également Franck qui, passionné de ce pays y revient depuis quelques années pour photographier depuis sa drôle de machine volante les paysages « vus d’en haut », nous vous conseillons de regarder son site : http://www.photodenhaut.com/ , magnifique. Son expérience, il possède un 4x4 Lada et parcourt les pistes depuis plusieurs années, va nous être d’un bon secours… Il me donnera des leçons de navigation au GPS, des indications sur les routes, des conseils pour l’observation, des mises en gardes…
Mais avec modestie il nous préviendra : rien ne vaut l’expérience que l’on vivra soi même, et la meilleure façon de maîtriser la navigation au GPS est de se retrouver perdu et d’être bien obligé d’avancer. Il avait raison, aujourd’hui nous avons acquis de l’expérience, nous maîtrisons correctement les outils et avons pris conscience des possibilités de notre « machine » qui nous a emmené bien au delà de ce que nous aurions été capables d’imaginer… Quelle vaillance ce TOY… rien ne l’arrête, les murs, les rivières, les pierres, le sable… Merci à Frédéric de nous avoir poussé à la recherche de ce joujou… Pour être très honnête, j’ai eu de sacrées frousses…
La principale a été de prendre un dévers trop important et de renverser l’attelage et bien sûr de tout casser… Nous sommes très prudents, nous arrêtons devant chaque difficulté, l’apprécions, la franchissons… Car il faut bien avancer…

Contrairement à la Sibérie nous avons eu 3 semaines de beau temps.
Nous avons traversé un pays extraordinaire par ses paysages, ses couleurs, l’alternance des situations, collines rondes et vertes sans aucun arbre, montagnes, forêts, désert, dunes et pour finir l’Altaï avec ces pics à plus de 4000 m et ses neiges éternelles…
Des troupeaux en liberté : yacks, chèvres, moutons mais aussi chevaux, chameaux.

La route n’a pas vraiment été monotone malgré la lenteur, certains jours la moyenne ne dépassait pas les 20 km/h. Nos camps ont toujours été « sauvages » n’importe où sans jamais nous sentir en danger. Comme indiqué plus haut, les possibilités de rencontre sont tellement faibles… Dans une journée de piste, on rencontre rarement plusieurs véhicules… sur certains tronçons aucun…
Presque idyllique… l’envers du décor, car il y en toujours un, n’est pas à chercher du côté de l’indispensable : toujours une rivière ou un lac pour l’eau et grande capacité de nos réservoirs de carburant…. Mais du superflu : par exemple pour la nourriture… Il n’y a rien à manger dans ce pays… Les magasins rencontrés ne contiennent que des sucreries diverses, gâteaux secs, bonbons, et pour le reste rien. Pas de fruits, pas de légumes, pas de viande, de volaille, de poisson, rien… Quelques soupes déshydratées chinoises, des sardines en boîtes, quelques conserves de légumes… Et souvent pas de pain, pas de lait…alors que l’airag abonde. Rien. Mais on trouve partout de la bière et de la vodka.

Le niveau de vie est vraiment faible, et il n’y a aucune industrie, tout est importé. Pour les mongols le tourisme paraît être une voie…Mais quel tourisme !!! Très sauvage, très nature…
Louez un cheval, réservez une yourte sur votre route, il n’y aura aucun confort, vous vous laverez à la rivière avec les troupeaux… Avant de vous lancer, cela en vaut la peine, soyez sûrs de votre motivation.

Les touristes rencontrés sont souvent des jeunes voyageant dans des conditions extraordinaires, véhicules inappropriés, camping sous la tente…Et galères…multiples crevaisons, casses de roues, de pont… En tout cas très sportif.

Les mongols sont sympathiques, mais ils s’expriment dans une langue incompréhensible…Très rustiques… toujours à cheval et qu’ils soient de la ville ou de la campagne : restés à l’adoration de Chinggis Khaan…(et du mode de vie de l’époque)
En fait c’est une très belle destination mais pour un public averti.

Comme précédemment nous avons fait de belles rencontres… Pendant la période d’attente de nos visas, nous sommes allés passer 3 jours dans un parc naturel à l’est de UB : camping près d’une magnifique rivière, pêche, feu de camp… Rencontre de Jigjidsuren venu passer la journée avec sa famille, un prof d’anglais, qui nous a invité à dîner chez lui à notre retour à UB. Super sympa.
Autre rencontre plus insolite, alors que nous demandions notre route vers l’ancienne capitale Karakorum, un « monk » avec ses disciples, sa famille, ses amis qui partaient à Harhorin et sa région pour leurs vacances.
Il nous ont invité le soir à dîner chez leurs amis (airag à volonté) et nous ont guidé le lendemain dans la visite du monastère… En fait il s’agissait du Responsable des relations publiques du Centre Bouddhiste de GANDAN à UB. Insolite et sympa… Un groupe d’Australiens avec leurs énormes 4x4 rédacteurs de guides de voyages en 4x4, parcourant le monde entier qui nous ont bien sûr conviés à leur rendre visite quand nous serons dans leur grand pays… Et beaucoup d’autres, à pied, à cheval (le plus souvent), en moto…

A bientôt pour les photos et d’autres aventures…

Km parcourus depuis le départ : 12650
Prix du gasoil remonté à 1 € dans l’ouest de la Mongolie
Décalage horaire avec Paris : redescendu à + 5